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Auteurs : Pierre-André JULIEN
Le transfert vers l’industrie des découvertes scientifiques réalisées dans les universités a probablement toujours existé ; même s‘il était particulièrement lent à l’époque où ces dernières évoluaient dans le temps long, avec un enseignement et des recherches liés à quelques maîtres, sans programme précis ni une nette séparation entre les différentes sciences. Au XIXe siècle, notamment avec la réforme allemande de Humboldt, les liens entre l’industrie et l’Université devinrent plus ténus avec le développement de programmes par disciplines, sous la direction d’un corps professoral spécialisé et dans un temps court. Toutefois, dans les dernières décennies, la concurrence de plus en plus forte avec des centres de recherche privés et des institutions de formation variées ainsi que le réseautage complexe obligent de plus en plus l’Université à élargir ses relations avec la société, que ce soit en économie et gestion ou dans le domaine des sciences et des arts, notamment à travers la recherche-action. Un tel type de recherche se déroule depuis 10 ans avec le réseau de la Chaire Bombardier composé d’une grande firme pivot et d’une trentaine de sous-traitants. Cette longue actionnabilité a aidé non seulement la grande firme à améliorer sa compétitivité et les PME à passer d’une relation de capacité à une de spécialité et, dans certains cas, d’intelligence, mais aussi les chercheurs à nuancer considérablement plusieurs concepts en économie industrielle. Cette actionnabilité ne va toutefois pas de soi et suppose des changements importants, tant du côté des entreprises participantes que de celui des équipes universitaires pour en arriver à du temps allongé favorisant l’actionnabilité et permettant de donner un nouveau rôle aux universités dans l’économie de la connaissance.
The transfer to industry of scientific discoveries made in universities has always existed probably. This transfer was slow at the time when universities evolved in the long time, with teaching and research being done by a few scholars, un-programmed, without any clear separation between the various sciences. In the 19th century, notably with Humboldt’s reform in Germany, links between universities and industry became more tenuous with the development of disciplinary programs, under the direction of a specialized teaching and research staff, and evolving in the short time. In the last decades however, increasing competition with private teaching and research institutes, and the need for complex networking have lead universities to broaden its relationships with society, be it in the economic and administrative sciences, in the arts, notably through action-research. This type of research has been done for the last ten years within the context of the Bombardier network composed of a large pivot-firm and with more than thirty of its subcontractors. The actionability of this research has been demonstrated by increases in the large firm’s competitiveness and by SMEs evolving from capacity to specialty and even intelligence subcontracting, but also by allowing researchers to greatly refine many concepts in industrial organization. This was not obtained easily however, requiring important changes on the part of the participating firms and university research teams to arrive at an elongated time that facilitates the actionability of research and attributes a new role to universities in the knowledge economy.
Revue | Revue internationale PME |
Numéro | Vol. 17 - 2004 (n°3) |
Date de parution | 2004 |
ISSN | 0776-5436 |
Nombre de pages | 159 pages |
Format | 155 x 230 mm |