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Auteurs : Jean PRALONG, Xavier PHILIPPE, Marie PERETTI-NDIAYE
Concept en vogue dans la littérature managériale, la « génération Y » implique cependant certains biais analytiques que cet article propose d’analyser. Notre propos est ici de montrer, à partir de la présentation d’une recherche portant sur les carrières d’une population de cent trente ingénieurs d’âges diversifiés, et de l’analyse de leurs scripts de carrière, que les construits générationnels et, plus spécifiquement, les discours portant sur ces particularités de la « génération Y » pensées au prisme de l’affaiblissement du pouvoir des organisations, enterrent un peu vite plusieurs mécanismes normatifs auxquels les cadres sont soumis. Cette étude, conduite grâce à la construction et la comparaison de cartes cognitives des membres de différentes générations, tente de déterminer l’influence de l’appartenance à une génération (« l’effet génération ») et de la comparer avec l’influence de la socialisation organisationnelle (« l’effet socialisation ») chez les ingénieurs cadres. Les résultats montrent le primat de l’effet socialisation sur l’effet génération. Ils permettent de discuter la rémanence des cultures organisationnelles comme prescripteurs de comportements et de relativiser la pertinence de la notion de « génération Y».
A trendy concept in the managerial literature, the “generation Y” is nevertheless subjected to analytical bias. Our goal is to establish that generational constructs and more precisely the discourse about the particularities of “generation Y” though from the perspective of the weakening power of the organizations hastily conceals different normative mechanisms to which managers are exposed to. Based on the analysis of the career scripts of one hundred and thirty engineers in management positions of different ages, this study consists on the construction and comparison of cognitive maps of the members of various generations. It aims to define the influence of generation membership (“the generational effect”) and to compare it with the influence of the socialization of the organizational (“the socialization effect”). Results demonstrate predominance of the socialization effect over the generational effect and allow discussing the permanence of the organizational cultures as main influence of behavior and to put in perspective the relevance of the notion of “generation Y”.
Revue | Question(s) de management |
Numéro | Question(s) de management - N°6 |
Date de parution | 2014 |
ISSN | 2262-7030 |
Nombre de pages | 162 pages |
Format | 210 x 297 mm |